Forschung
Cette fenêtre Art nouveau provient d’un immeuble privé de La Chaux-de-Fonds, rue des Terreaux 18.
Cette ville située dans le Jura neuchâtelois se démarque par un patrimoine verrier de la période Art nouveau particulièrement bien conservé in situ. Capitale mondiale de l’industrie horlogère au tournant de 1900 et alors en pleine expansion, la ville a été particulièrement marquée par l’impact de l’Art nouveau, et peut être considérée “en tant que centre de l’Art nouveau [en Suisse]” (Moser, 1990, p. 82). Les vitraux ornaient surtout les maisons d’habitations des patrons horlogers et des ouvriers (cf. ibidem, p. 45-46). On les trouvait notamment dans les cages d’escaliers, les vérandas, les salons. La crise des années trente, puis la Deuxième Guerre mondiale ont passablement freiné le développement de la ville, qui reprend toutefois après la guerre grâce à l’industrie horlogère. En 1975, la crise horlogère touche la ville, évitant par la même occasion la destruction inconsidérée du patrimoine Art nouveau dans le cadre de transformations ou de constructions d’immeubles plus modernes (cf. Hoffmann, 2006, p. 46). L’exceptionnel ensemble de vitraux 1900 est reconnu depuis 1990 d’importance nationale par la Confédération. Cette reconnaissance a contribué à la relative bonne conservation de ce patrimoine, contrairement à d’autres villes européennes où de très nombreux vitraux de cette époque ont fait les frais de transformations intérieures des immeubles dès les années 1950 environ (voir à ce sujet Hoffmann, 2003, p. 24). Un autre facteur non négligeable est la présence fréquente de double-vitrages en raison des températures hivernales, permettant la protection des vitraux (Hoffmann, 2006, p. 46).
En l’absence de signature, aucune attribution certaine à un atelier et aucune datation précise de cette fenêtre ne peuvent être faites. La majeure partie des vitraux Art nouveau de la ville datent entre 1895 et 1917, période d’apogée économique et commerciale (Hoffmann, 2006, p. 44). Le style est éloigné du “style sapin” qui s’est développé dans la région sous l’influence de Charles l’Eplattenier et à travers l’Ecole d’art qu’il a réorganisée entre 1904 et 1905, jouant un rôle important dans la diffusion des arts décoratifs et participant à la décoration de plusieurs bâtiments (Moser, 1990, p. 82). Le style de notre fenêtre s’approche davantage de la production des ateliers zurichois actifs dans la ville, Karl Wehrli ou Huber-Stutz (Moser, 1990, p. 86), ou encore Franz Xaver Zettler, de Munich (cf. Hoffmann, 2006, p. 58-62). Les vitraux provenant de l’immeuble Terreaux 18 ont été publiés par la ville de La Chaux-de-Fonds dans le calendrier 2002 (mois de septembre). La fenêtre exposée (N°inv. VMR 119_121) a un pendant (N°inv. VMR 461), reprenant fidèlement les mêmes frises verticales néo-renaissantes et les mêmes cartouches avec profils se faisant face. Trois autres battants néo-renaissants avec un encadrement ornemental plus géométrique et des cartouches rectangulaires avec portraits de profils (N°inv. VMR 458, 459 et 460), ainsi que deux battants plus simples avec un médaillon circulaire encadrant des portraits idéalisés (N°inv. VMR 118 et 120) décoraient le même immeuble.
Datierung
vers 1900
Zeitraum
1880 – 1910
Eingangsdatum
1997
Schenker*in / Verkäufer*in
Jean et Arlette Cavallaro (donateurs)
Ursprünglicher Standort
Eigentümer*in
Vorbesitzer*in
Jean et Arlette Cavallaro
Inventarnummer
VMR 119 + VMR 121