Les fouilles archéologiques de 1975-1977 ont permis de retrouver des vestiges du premier édifice chrétien. Il s’agit d’une bâtisse en bois datant du VIIe-VIIIe siècle. Ces recherches ont également mis en évidence le premier sanctuaire de maçonnerie qui remonte au Xe siècle. Au XIe siècle, deux chapelles latérales sont ajoutées. Au siècle suivant, deux collatéraux sont adossés à la nef. Au XIIIe siècle, l’église est remaniée et réduite. L’abside est légèrement réhaussée et le choeur est voûté d’ogives. Avec la cathédrale Saint-Pierre, c’est l’un des seuls exemples conservés encore aujourd’hui dans le canton. En 1397, le Chapitre de Genève prend possession du prieuré de Satigny. Au début du XVIe siècle, il est condamné à disparaître par décision du pape Jules II. Ce dernier autorise le chapitre cathédral de Genève à supprimer les prébendes des chanoines pour les consacrer à l’entretien du bâtiment. C’est finalement la Réforme en 1536 qui sécularise ce prieuré et fait de l’église Saint-Pierre-aux-Liens le temple de Satigny. En 1712, le presbytère est édifié sur les ruines de l’ancien prieuré. En 1717, la tour sud est rénovée et en 1725, la tour nord est abaissée de plus de 3 mètres pour des raisons de sécurité. En 1727, le clocher, en trop mauvais état, est démoli. Le 27 juin de cette même année, une partie de la voûte de la nef s’effondre. Elle est reconstruite mais les colonnes, arcs et nervures sont supprimés. Cette nef est rallongée et un clocher est placé au-dessus de l’entrée. De nouvelles transformations sont effectuées en 1774. En 1835, la tour nord, dont la partie inférieure a servi de prison, est démolie pour agrandir le cimetière. Entre 1829 et 1839, une rénovation est faite, suivie de travaux importants entre 1896 et 1897. Le remblai, mis en 1727, est alors enlevé pour retrouver les proportions primitives de l’édifice. Des fouilles sont exécutées qui permettent notamment de retrouver les bases des colonnes de la nef démolies en 1727. Tout l’intérieur de l’édifice est restauré. La tribune est élargie pour accueillir un orgue. A l’extérieur, tout ce qui est en mauvais état est remplacé ou restauré. Le mobilier est lui aussi renouvelé et complété. Le culte public est rétabli le 9 mai 1897. Des fouilles archéologiques et une restauration sont entreprises entre 1975 et 1977. (NECKER 1907 / GEISENDORF-DOMINICE 1955 / BAERTSCHI 1994 / BONNET 1997 / FEUARDENT-POZZI 1998)
Frédéric Necker, L’église de Satigny et sa restauration: notice historique, ATAR, Genève, 1907, pp. 5-50
Paul Geisendorf et Max Dominicé, “Satigny”, in Temples de la campagne genevoise, A. Jullien, Genève, 1955, p. 12
Charles Bonnet et Marc-R. Sauter, “Chroniques des découvertes archéologiques dans le canton de Genève”, in Genava – Genève, tome 28, Genève, 1980, pp. 19-29
Armand Brulhart et Erica Deuber-Pauli, “Satigny-Dessus”, in Ville et canton de Genève, coll. “Arts et monuments”, SHAS, Berne, (1ère éd. 1985) 1993, p. 365-366
Pierre Baertschi(dir.), “Temple de Satigny”, in Répertoire des immeubles et objets classés, Genève, 1994, p. 237
Charles Bonnet, “l’église du prieuré de Satigny”, in Patrimoine et architecture, no. 3, Genève, 1997, pp. 38-39
René Feuardent et André Pozzi, “Prieuré et Eglise de Satigny”, in Satigny de Jadis à naguère, Satigny, 1998, pp. 36-53