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MP_01.16: Mort de sainte Cécile
(FR_Romont_VCR_MP_01.16)

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Title

Mort de sainte Cécile

Type of Object
Artist / Producer
Dating
1915
Dimensions
48.5 x 64 cm

Iconography

Description

Saint Urbain bénit le corps mort de sainte Cécile, allongé au centre d’une pièce, devant une ouverture encadrée de deux colonnes corinthiennes et en partie fermée par deux rideaux. Deux femmes sont présentes debout à droite, regardant la sainte.

Iconclass Code
11HH(CECILIA)6 · martyrdom, suffering, misfortune, death of St. Cecilia
Inscription

Aucune

Signature

Aucune

Technique / State

State of Conservation and Restorations

Plis, déchirures, trous

Technique

Crayon

History

Research

Ce travail préparatoire a été réalisé par Marcel Poncet en 1915 pour le vitrail dédié à sainte Cécile (GE_08.12), situé dans le bas-côté sud-est de l'église Saint-Paul de Cologny (GE), dans le quartier de Grange-Canal. Il correspond à la partie inférieure du vitrail, représentant la mort de sainte Cécile, bénie par l'évêque Urbain à qui elle a demandé de consacrer une église sur le lieu de sa mort, dans sa maison (Voragine, 1910, p. 639-644).
Il s’agit de la première grande commande de vitraux du jeune artiste, âgé d'à peine 21 ans. Il sort de l'École des Beaux-Arts de Genève, où il achève ses études en 1914, après avoir effectué parallèlement une formation pratique au sein de l'atelier du peintre-verrier et restaurateur de vitraux Gérard Krachten à Carouge, où il apprend les techniques de fabrication du vitrail (Reymond, 1992, p. 37 ; Dumaret, 2009, p. 195). Il ouvre un premier atelier en 1915 à son domicile à la rue du Prieuré à Genève, lui permettant de réaliser lui-même ses propres vitraux en maîtrisant chaque étape de leur réalisation, tout comme ceux d'autres artistes (Reymond, 1992, p. 37-38). Les vitraux de Saint-Paul marquent donc le coup d'envoi de sa carrière et une opportunité de prouver ses capacités artistiques et techniques (Noverraz, 2014, p. 21-27). L'édifice, construit par l'architecte Adolphe Guyonnet entre 1913 et 1915, est un chantier emblématique à bien des égards, marqueur important de la vitalité de la communauté catholique romaine de Genève, qui affirme sa présence dans la cité et le canton après des années difficiles marquées par le Kulturkampf (Sauterel, 2008, p. 52-55 ; Poiatti, 2001, p. 7-10). Son initiateur, le curé Francis Jacquet, souhaite réaliser une oeuvre de beauté, en en confiant la décoration à différents artistes, dont beaucoup sont encore très jeunes, à l'instar de Poncet (Comte, 1920, p. 60). Le modèle d'organisation collective en vigueur sur le chantier de Saint-Paul préfigure des futures activités du Groupe de Saint-Luc en Suisse, dont la première bouture, le Groupe de Saint-Luc et Saint-Maurice, est fondée à Genève en 1919 par Marcel Poncet et Alexandre Cingria, un artiste également présent à Saint-Paul (Noverraz, 2022, p. 29-32). Jacquet s'adresse en outre à l'artiste français Maurice Denis, dont la célébrité n'est alors plus à faire, à qui il confie la décoration de l'abside (Hodel, 1994, p. 1-4). C'est à cette occasion qu'il rencontre Poncet, son futur gendre (il épouse sa fille Anne-Marie en 1922), avec lequel il collaborera pour la réalisation de ses vitraux de Saint-Paul et de Notre-Dame de Genève entre 1917 et 1920 (par exemple GE_08.18 ; GE_18.32) (Reymond, 1992, p. 41-46).
En plus des vitraux de Denis, Poncet exécute à Saint-Paul les verrières de Charles-Emile Brunner et d’Alexandre Cingria qui font face aux siennes dans les bas-côtés. II conçoit également un vitrail situé au-dessus de la porte d’entrée de l’église représentant la Crucifixion (GE_08.07), placé en 1914, sa première oeuvre dans l’édifice ("Église de St-Paul, Genève. Vitraux", s.d.). Il est également l’auteur des trois vitraux de la tribune des orgues posés en 1924 (GE_08.21 ; GE_08.22 ; GE_08.23).
A Saint-Paul, comme de manière générale pour l'ensemble des vitraux qu'il réalise durant sa carrière, Poncet prépare minutieusement ses projets, comme le prouvent les nombreux travaux préparatoires présents dans le fonds graphique de son atelier, conservé au Vitrocentre Romont. Ces oeuvres graphiques sont d’autant plus intéressantes qu’elles sont le fruit du travail d’un artiste qui était à la fois peintre-verrier et maître-verrier, et pour lequel il n’existe aucune rupture entre la conception artistique et l’exécution technique. Leur analyse permet de déterminer les étapes durant lesquelles Poncet se positionne en peintre de celles où il réfléchit en verrier.
Plus de 70 projets peuvent être rattachés aux vitraux de Saint-Paul, et 51 aux trois vitraux des bas-côtés, mais l’ensemble n’est probablement pas complet. Pour le vitrail de sainte Cécile, il existe 17 oeuvres graphiques dont six peuvent être reliées à la scène inférieure du vitrail (MP_01.11 ; MP_01.12 ; MP_01.13 ; MP_01.14 ; MP_01.15 ; MP_01.16). Elles illustrent particulièrement bien les différentes étapes qui jalonnent le processus de création. L'artiste commence par travailler sa composition sous forme d'esquisse, afin d'établir les grandes lignes de sa composition et l’allure et la position de ses personnages (MP_01.11 ; MP_01.13 ; MP_01.12). Une fois ces éléments principaux fixés, il s’intéresse à l’équilibre des contrastes et aux jeux d'ombre et de lumière sur un dessin travaillé au crayon de manière très minutieuse (MP_01.14), présentant des hachures qui évoquent le futur travail de la grisaille, dans une démarche qui est autant celle du peintre que du verrier. Enfin, il cherche à définir le futur tracé des plombs, étape qui correspond à deux dessins, dont celui-ci. Alors que sur le premier il travaille uniquement les contours (MP_01.15), il esquisse ici également le travail des ombres.
Cette oeuvre est exactement aux mêmes dimensions que la fenêtre, ce qui suggère qu'elle a pu servir au calibrage des verres pour l'exécution. Il existe un projet en couleur présentant l'ensemble du vitrail (MP_01.69), mais au vu de son aspect esquissé, celui-ci ne peut être considéré comme un carton définitif sur la base duquel le maître-verrier aurait pu procéder au calibrage et au découpage des verres. Comme Poncet gère lui-même l’ensemble du processus de création et de réalisation de ses vitraux, il n’est pas contraint de suivre les méthodes traditionnellement utilisées dans les ateliers, et a pu se contenter de travaux préparatoires en noir et blanc répartis panneau par panneau.

Dating
1915
Date of Receipt
1996
Related Locations
Owner

Gabriel et Antoine Poncet

Bibliography and Sources

Literature

Comte, C. (1920). L’Abbé Francis Jacquet (1882-1919). Genève, Suisse : Rotogravure.

Dumaret, I. (2009). KRACHTEN (Gérard, 1863-1944). Dans J.-M. Marquis (dir.), Dictionnaire carougeois : Arts à Carouge : Peintres, sculpteurs et graveurs (tome IV B, p. 195). Carouge, Suisse : Ville de Carouge.

Église de St-Paul, Genève. Vitraux. (s.d.). Archives de la paroisse Saint-Paul de Cologny, Suisse.

Hodel, P.-B. (1994, septembre). Maurice Denis – Francis et Antoine Jacquet. Correspondance (1914-1943) [document inédit]. Archives de la paroisse Saint-Paul de Cologny, Suisse.

Noverraz, C. (2014). Marcel Poncet (1894-1953) : au coeur de l'oeuvre d'un artiste-verrier [mémoire de master inédit]. Université de Lausanne.

Poiatti, M. (2001). L’église de Saint-Paul Grange-Canal, Genève (Guides de monuments suisses, 70, 696). Berne : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Poncet, M. (1984). La violence de l’esprit et la pitié du cœur [textes rassemblés par Monique Silberstein]. Lausanne, Suisse : L’Age d’homme.

Reymond, V. (1992). Marcel Poncet. Paris, France : Bibliothèque des Arts.

Sauterel, V. (2008). Les vitraux genevois entre 1830 et 1900. Dans L. Borel (dir.) Émotion(s) en lumière, le vitrail à Genève (p. 52-94). Genève, Suisse : La Baconnière Arts.

Voragine, J. (1910). La légende dorée (1261-1266) [traduction par T. de Wyzewa]. Paris, France : Perrin et Cie. https://fr.wikisource.org/wiki/La_Légende_dorée/Sainte_Cécile#

Image Information

Name of Image
FR_Romont_VCR_MP_01.16
Credits
© Vitrocentre Romont
Date
2015
Copyright
© Ayants droit
Owner

Gabriel et Antoine Poncet

Inventory

Reference Number
MP_01.16
Author and Date of Entry
Camille Noverraz 2016; Camille Noverraz 2023

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