Research
Caractéristique de la période romane, ce panneau faisait vraisemblablement partie d’une rose représentant le Jugement dernier. Les façades occidentales des cathédrales du XIIIe siècle, notamment en France, intégraient souvent dans leur programme iconographique la représentation d’un Jugement dernier. C’est le cas par exemple de la rose de la façade ouest de la cathédrale de Chartres, datant de 1200-1210 (Kurmann-Schwarz, 2001, p. 197-198 et Cowen, 1979, p. 136). Au milieu de la rose figure généralement le Christ en tant que Juge. Le regard et le mouvement esquissé par le jeune homme du médaillon indiquent qu’il dirige toute son attention vers le centre de la rose, où trône le Christ du Jugement. Il se trouve ainsi à la droite du Christ, place réservée aux âmes sauvées.
L’intensité des couleurs et la finesse du drapé du linceul de notre médaillon sont caractéristiques du style vers 1200. Une ressemblance stylistique des traits du visage avec certains vitraux de la cathédrale de Soissons a été mise en évidence (Marti, 1994). Brigitte Kurmann-Schwarz (2006, p. 28) note toutefois l’absence d’insertions en forme de gouttes qui caractérisent habituellement le rendu du drapé sur les œuvres issues de l’atelier de Soissons. Cette contradiction s’explique par le fait que, bien que tous les verres constituant le panneau soient anciens, celui de la tête est un bouche-trou. La couleur du verre, l’application différente de la grisaille et l’intégration du fragment le démontrent. Lors d’une ancienne restauration du panneau provenant peut-être de Braine, la tête d’origine, alors manquante ou abîmée, aurait été remplacée par une tête prise d’un vitrail de Soissons. “En effet, les vitraux de la collégiale de Braine, dont le Jugement dernier dans la rosace ouest, ont été transférés à Soissons au XIXe siècle. Ils y ont été restaurés et réinstallés dans la cathédrale ou vendus” (Kurmann-Schwarz, 2006, p. 28). L’état actuel des recherches ne permet cependant pas de définir clairement la localisation d’origine du médaillon, compte tenu du nombre de roses dédiés à ce sujet iconographique, ainsi que du nombre de vitraux perdus ou déplacés (Marti, 1994). Le réseau de plomb n’est pas d’origine et date du XIXe siècle.
Dating
1200-1220
Period
1200 – 1220
Date of Receipt
1989
Donor / Vendor
Union de Banques Suisses, UBS (acheté avec le soutien de)
Place of Manufacture
Owner
Previous Owner
Collection Bucher-Sarasin, Genève (jusqu’en 1993); Acheté dans les années 1910-1915 à Bacri ou Paris.
Inventory Number
VMR 184