Research
Le médaillon fait partie d’un ensemble de vitraux dispersés au XIXe siècle provenant de la chapelle de l’ancienne Commanderie de Sainte-Vaubourg (France, Val-de-la-Haye, près de Rouen), consacrée en 1264 (Housset et Naud, 1999, p. 53). Cette provenance est attestée par un calque de l’architecte Jean Just Gustave Lisch réalisé vers 1849 et conservé aux Archives de la Direction de l’architecture et du patrimoine à Paris (reproduit dans Cothren, 1995, p. 29). La chapelle de l’ancienne Commanderie présentait plusieurs vitraux figuratifs (cf. Housset et Naud, 1999, p. 64-70). Suite à la destruction de la chapelle après la révolution, les vitraux ont été réemployés à l’abbatiale de Saint-Denis (c’est le cas du panneau conservé au Vitromusée) et à l’église d’Hautot-sur-Seine (Seine-Maritime) ou dispersés dans le commerce d’objets d’art (cf. Grodecki, 1984, p. 144; Housset et Naud, 1999, p. 64-65 et Gatouillat, 1996). La similitude de la position de Jean l’évangéliste avec un saint représenté sur un panneau provenant également de Sainte-Vaubourg (aussi réutilisé à Saint-Denis et aujourd’hui au dépôt des Monuments historiques) est frappante (cf. Grodecki, 1976, p. 237, ill. 223). De nombreuses caractéristiques stylistiques similaires confirment d’ailleurs, si besoin est, la provenance commune de tous ces panneaux provenant de Sainte-Vaubourg et conservés à travers le monde, notamment le rendu des yeux avec des pupilles accentuées et le tracé rapide et léger. Le style et la facture correspondent aux créations de la région parisienne dans les années 1240. Brigitte Kurmann-Schwarz relève que “les traits rapidement esquissés nous rappellent des fragments de la chapelle de la Vierge de Saint-Germain-des-Près” (Kurmann-Schwarz, 2006, p. 66). Michel W. Cothren remarque quant à lui des similitudes avec des panneaux provenant de la cathédrale de Beauvais (au nord de Paris) (Cothren, 1995, p. 28).
Une forte corrosion en cratères sur la face extérieure assombrit fortement le panneau. Provoqué notamment par l’humidité et la pollution atmosphérique, ce phénomène est très fréquent sur les vitraux médiévaux. Les deux petites pièces de verre du début et de la fin de l’inscription “S:I” et “:S” ont été inversées lors de la remise au plomb lors d’une restauration réalisée après 1849. Sur le calque effectué par Just Lisch en 1849, l’inscription est encore correcte et permet d’identifier le saint sans équivoque: S[anctus] I:OHANNE: S.
Dating
vers 1264
Period
1260 – 1265
Date of Receipt
1989
Donor / Vendor
Union de Banques Suisses, UBS (acheté avec le soutien de)
Previous Location
Place of Manufacture
Owner
Previous Owner
Sammlung Bucher-Sarasin, Basel (dès 1910-15 environ)
Inventory Number
VMR 187