Name

Monnier, Paul

Birth and Death
Montana-Vermala 03.08.1907—24.02.1982 Genève
Website
Author and Date of Entry
Valérie Sauterel 2015; Camille Noverraz 2021
Locations With Objects
Biographical Data

Paul Monnier, originaire du canton du Valais, interrompt ses études classiques à la mort de son père en 1924. Sur les conseils du peintre Ludwig Werlen, sa mère l'inscrit à l'École des Beaux-Arts de Genève ("Biographie : Enfance 1907-1924", s.d.). C'est durant ses études aux Beaux-Arts qu'il rencontre Alexandre Cingria et Jean-Louis Gampert, membres du Groupe de Saint-Luc, qui jouent auprès de lui un rôle de mentors. Il côtoie également Emilio-Maria Beretta et Albert Chavaz, qui y étudient, ainsi que d'autres jeunes peintres avec lesquels il forme un groupe artistique baptisé par Cingria du nom d'"Ecole des Pâquis". Le théologien et futur cardinal Journet relate le dilemme de quelques-uns de ces jeunes artistes des Beaux-Arts, qui, probablement sous l'influence d'artistes très impliqués dans l'art sacré, comme Cingria, sont attirés par "l'art pour Dieu", mais s'en font un idéal si haut qu'ils préfèrent y renoncer (Journet et Maritain, 1996, p. 483-484). Pour Monnier, cet élan se traduit par son entrée à la Chartreuse de la Valsainte, où il effectue quelques mois de noviciat, avant de retourner à sa vie de peintre ("Biographie : les Beaux-Arts 1924-1930", s.d.). Après deux ans de voyage en Inde, où il réalise sa première décoration monumentale dans l'église de Yenubaruvu ("Biographie : les Indes 1930-1932", s.d.), il rentre à Genève et intègre officiellement la Société Saint-Luc en 1929 ("Arbeitsgruppen-Sitzung", 1929). Il réalise sa première grande peinture murale à l'église d'Avusy, dans le canton de Genève en 1932, commande qui lui vaut de très bonnes critiques et lui permettra de lancer sa carrière dans le domaine de l'art sacré en Suisse (Hiroz, 2017, p. 34).

Parallèlement à ses activités de peintre de chevalet, Monnier obtiendra de nombreux mandats de décorations d'églises dans des techniques aussi variées que la peinture murale, la mosaïque, les vitraux, la dalle de verre et la peinture à l'émail partout en Suisse. En 1936, il remporte également le concours de la décoration de l'église Notre-Dame-des-Alpes à Saint-Gervais Le Fayet en Haute-Savoie. Au début de sa carrière, il travaille dans plusieurs églises construites ou rénovées par l'architecte Lucien Praz, qui rejoint également le Groupe romand de Saint-Luc en 1934 ("Groupe romand de Saint-Luc : Liste des membres du 25 XII 1934", 1934), à l'instar de l'église paroissiale de Noës, Fully, Tourtemagne, Montana-Village ou Haute-Nendaz (Morand, 1995, 13-16). C'est justement dans l'église de Tourtemagne que Monnier réalise ses premiers vitraux en 1934, en collaboration avec l'atelier Mäder de Zurich (Bouvier, 1935, p. 158-160). Durant sa carrière de peintre-verrier, l'artiste travaille fréquemment avec l'atelier Chiara de Lausanne pour la conception de ses vitraux. Parmi les nombreux vitraux qu'il réalise sur le territoire suisse, on peut citer ceux des églises de Bex, Grône, Sainte-Catherine de Sierre, Gampel, Arbaz, de la cathédrale de Sion en Valais, du Sacré-Coeur et de la basilique Notre-Dame à Lausanne, ainsi que de l'église paroissiale de Villars-le-Terroir dans le canton de Vaud, ou encore de la Erlöserkirche de Zurich. Dès 1950, Monnier se lance dans la technique de la dalle de verre à l'église de Collombey en Valais (M. P., s.d.). Il concevra de nombreux ensembles dans cette technique en Suisse romande et en Suisse allemande, notamment dans le canton de Zurich à la Dreikönigen Kirche de Zurich-Enge, Dübendorf, à l'église St. Konrad de Zurich, à Turgi et Siligstorf en Argovie, ainsi qu'en Valais à Crans-Montana, Orsières, Saas-Fee, et à Plan-les-Ouates dans le canton de Genève ("Décorations", s.d.).

Literature

Arbeitsgruppen-Sitzung. (1929, 14 octobre). Archives de l'Etat de Lucerne, Suisse, fonds PA 378/14.

Biographie Enfance 1907-1924. (s.d.). https://www.paul-monnier.ch/biographie#

Biographie : les Beaux-Arts 1924-1930. (s.d.). https://www.paul-monnier.ch/biographie#2

Biographie : les Indes 1930-1932. (s.d.). https://www.paul-monnier.ch/biographie#3

Bouvier, J. B. (1935). Paul Monnier : peintre et verrier. Echos de Saint-Maurice, 34, p. 158-160.

Décorations. (s.d.). https://www.paul-monnier.ch/decorations

Groupe romand de Saint-Luc : Liste des membres du 25 XII 1934. (1934, 25 décembre). Archives de l'Etat de Lucerne, Suisse, fonds PA 378/14.

Hiroz, M. (2017). La nouvelle église : du projet à la consécration. Dans M. Hiroz (dir.), L'église Saint-Symphorien de Fully : Une cathédrale campagnarde (p. 21-43). Saint-Maurice, Suisse : Editions Saint-Augustin.

Journet, C., Maritain J. [Lettre de Charles Journet à Jacques Maritain, 24 mars 1927]. (1996). Dans Journet-Maritain : Correspondance (vol 1, p. 483-484). Fribourg, Suisse, Paris, France : Editions universitaires, Saint-Paul.

Morand, M. C. (1995, octobre). Le Groupe de Saint-Luc en Valais : Une carrière difficile. Le Groupe de St-Luc, Patrimoine fribourgeois, 5, 13-16.

Zermatten, M. (1938). Paul Monnier, peintre. Neuchâtel, Suisse : La Baconnière.

Zumthor, B. (1975). Paul Monnier. Sion, Suisse : Editions de la Matze.

M. P. (s.d.). Église de Collombey. Collombey · Muraz. https://www.collombey-muraz.ch/commune/eglise-collombey-321.html