Au début du XIème siècle, la Béroche possède une église paroissiale, qui est l'actuel temple de Saint-Aubin. En 1531, la commune adhère au protestantisme et le culte catholique est aboli. Il faut attendre 1840 pour que celui-ci soit rétabli, grâce au comte et à la comtesse de Pourtalès, qui aménagent une chapelle dans la tour d'angle de leur château. Des messes y sont dites tous les quinze jours, jusqu'au départ des châtelains en 1876.
Près de vingt ans plus tard, les messes reprennent dans la salle de Justice de Saint-Aubin. Au début du XXème siècle, la population catholique s'accroissant, cet espace devient trop exigu. En 1904, le curé Biolley fait construire une chapelle sur le terrain de Gorgier. Elle est l'oeuvre de l'architecte neuchâtelois Bataillard (Frochaux, 1938 et Protocole de l'assemblée paroissiale, 1948).
L'édifice est restauré et agrandi entre 1937 et 1938 par l'architecte fribourgeois Fernand Dumas (Arni, 1939, p. 8 et Juillerat, 2011, p. 191), figure emblématique du Groupe de Saint-Luc, qui travaille à cette époque à la rénovation de l'église d'Attalens (Lauper, 2012, p. 176) et de l'église Saint-Hilaire de Ménières dans le canton de Fribourg (Lauper, 2012, p. 256). Pour la décoration de la chapelle, il fait appel à un artiste biennois, Théophile Robert, avec qui il collabore une première fois à Orsonnens en 1935 pour la réalisation du chemin de croix en peinture murale. A la Béroche, Robert conçoit non seulement la décoration intérieure (peintures murales sur l'arc du choeur et à la tribune des chantres), mais également l'ensemble des vitraux.

En 1948, les communes de Gorgier, Saint-Aubin, Sauges, Vaumarcus, Vernéaz, Montalchez, Fresens et Bevaix sont détachées de la paroisse de Colombier pour devenir une paroisse indépendante sous la dénomination de "paroisse catholique de la Béroche". La nouvelle paroisse est placée sous la patronage de saint Aubin, patron de la paroisse d'avant la Réforme et la chapelle de la Béroche devient église paroissiale (Charrière, 1948).
En 1967, une restauration de la chapelle est entreprise, notamment suite aux directives du Concile de Vatican II (M. 1990, 21 mars). En 1988, des vitrages de protection extérieurs sont posés devant les vitraux.

Arni, J. (1939). La chapelle de la Béroche. Fribourg, Suisse : Librairies Saint-Paul.

Pi, C. (1990, 21 mars). Une coquette octogénaire. L'Express. http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=EXR19900321-01.2.47

Charrière, F. ([1948, septembre]). [Lettre à la commune de la Béroche]. Archives de la paroisse de Colombier, Suisse.

Frochaux, C. (1938, novembre). [Discours d']inauguration de la nouvelle chapelle de la Béroche. Archives de la paroisse de Colombier, Suisse.

Juillerat, A.-L. (2011). Saint-Aubin-Sauges. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4a, p. 191). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

L., E. (1948, 18 octobre). L'érection de la paroisse catholique de la Béroche et l'installation de son premier curé. Feuille d'avis de Neuchâtel. http://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=EXR19481018-01.2.62

Lauper, A. (2012). Attalens. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 176-177). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (2012). Ménières. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 256-257). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Protocole de la séance de l'assemblée paroissiale. (1948, 14 mars). Dans cahier : Procès-verbaux mars 1948-mars 1968. Archives de la paroisse de la Béroche, Suisse.