Vitrail non figuratif composé de deux panneaux superposés dans des teintes orange, vertes, jaunes, bleues, et blanches.

Ce vitrail orne la petite fenêtre côté nord du baptistère conçu dans la partie basse du campanile situé à l’entrée de l’église du Christ-Roi du Petit-Lancy, construite par les architectes André Bordigoni et Armand Chapatte entre 1951 et 1954 (Deuber Zieger, Brulhart, 2011, p. 556). Il est l’oeuvre de l’artiste tocan Gino Severini.
Décoré par les artistes du Groupe de Saint-Luc, ce baptistère constitue un mémorial en hommage à Cingria, décédé en 1945, qui aurait souhaité participer à la décoration du nouvel édifice dont il n’a pu voir la construction de son vivant (Bulletin paroissial, 1954d). La décoration du baptistère de l’église du Petit-Lancy débute au début de l’année 1954. L’oeuvre centrale est le triptyque en mosaïque de Cingria, mis en place dans son cadre métallique avec sa garniture en fer forgé, ensemble qui avait été réalisé pour l’autel du pavillon pontifical de l’Exposition internationale “Arts et techniques dans la vie moderne” de Paris en 1937 (Chapatte, 2001, p. 57-59). Beretta s’occupe de la décoration des murs, Baud sculpte le socle de la vasque des fonds baptismaux et Feuillat réalise son couvercle. C’est l’entreprise Minazzi qui s’occupe de la réalisation de la vasque (Bulletin paroissial, 1953 et 1954a, b et c).
Il faut attendre 1956 pour voir la pose du premier des deux vitraux, celui de Hans Stocker, consacré à saint Luc, patron des artistes, qu’il offre à la paroisse en souvenir de son ami Cingria (Bulletin paroissial, 1956, avril). L’année suivante, le vitrail de Severini est à son tour posé (Bulletin paroissial, 1957a et b).
Verrière non-figurative composée de deux panneaux, ce vitrail de Severini est un hommage du peintre italien à son ami suisse Alexandre Cingria, comme l’indique l’inscription au bas de la fenêtre. Les deux artistes ont l’occasion de travailler à plusieurs reprises sur les mêmes chantiers, comme sur celui de l’église de Semsales, au milieu des années vingt, leur première collaboration. Severini s’occupait des peintures murales, alors que Cingria, malgré le souhait du Toscan qui le considérait comme l'un des meilleurs peintres-verriers suisses et souhaitait le voir obtenir la réalisation de l’ensemble des verrières de l’édifice, ne se voit confier que quelques vitraux (Radin, 2011, p. 18). Leurs liens se renforcent les années suivantes. Il se retrouvent encore à Lausanne en 1933 pour la décoration de l’église catholique Notre-Dame, où Cingria réalise les vitraux des lunettes du choeur et de la tribune des chanteurs, et Severini la nouvelle polychromie du sanctuaire et la grande peinture murale de l’abside. On sait par une note issue des archives de la paroisse que Severini s’est rendu à l’atelier Chiara pour “corriger” les vitraux du choeur de Cingria afin que ceux-ci mettent au mieux en valeur la peinture qu’il est en train de réaliser (Severini, 1933). Une vraie confiance s’était forgée entre les deux artistes au fil des années. Severini, comme Stocker, fait don de son vitrail à la paroisse du Petit-Lancy.