Composition inscrite dans une baie rectangulaire comprenant dans la moitié inférieure un cartouche figuré octogonal surmonté d'un médaillon ovale couronné de demi-cercles en pétales. La scène représente saint Antoine debout à droite prêchant à une foule qui l'entoure dans une ville suggérée en arrière-plan. Le cartouche et le médaillon sont entourés de volutes et ressortent sur un fond rouge quadrillé. Le reste de la fenêtre est habillé d'un jeu de verre en losange dans les tons mauves et d'une bordure sommitale composée de formes triangulaires dans les bleus et pourpres.

Petites déchirures dans les bords, plis, usure

Cette maquette a été réalisée par Marcel Poncet dans le cadre d'un concours organisé en 1926 pour choisir l'auteur des vitraux de l'Antoniuskirche de Bâle. Parmi les membres du jury, on trouve l'architecte de l'édifice, Karl Moser, mais également Maurice Denis, beau-père de Marcel Poncet. Plusieurs membres du groupe de Saint-Luc, dont Poncet fait alors partie, participent à ce concours, finalement remporté par Otto Staiger et Hans Stocker, auteurs des actuels vitraux représentant des épisodes de la vie de saint Antoine et de la vie du Christ (Cf : CHRIST Dorothea, "Die Antoniuskirche – ein Gesamtkunstwerk" in : Die Antoniuskirche in Basel. Ein Hauptwerk von Karl Moser, Birkhäuser, Basel / Boston / Berlin, 1991, pp. 79-108).
Poncet réalise une autre maquette (MP_63.02) représentant les six verrières de la paroi occidentale de l'église. Cette maquette propose le détail de la deuxième fenêtre représentée sur ce projet.
Le règlement du concours exigeait que 7/8 de la baie soient réservées à un encadrement ornemental. Poncet opte donc pour des petites scènes réalisées en camaïeu au sein d'un encadrement coloré relevé d'éléments ornementaux géométriques et d'inspiration baroque. Ce choix rappelle plusieurs de ses réalisations contemporaines, comme les vitraux du collège de l'Abbaye de Saint-Maurice (VS), ou son projet pour l'église de Chessenaz (Haute-Savoie) où il choisit également des vitraux mixtes très sombres avec de petits médaillons figurés en camaïeu, avec des formes ornementales très baroques. Stylistiquement, les figures des scènes rappellent fortement les projets pour le vitrail de la Crucifixion de la cathédrale de Lausanne, notamment la femme assise dans le coin inférieur gauche, qui rappelle fortement la Marie représentée dans la même position dans le vitrail de Lausanne.