Provenant de la collection Henri Vaughan dont l’ensemble a été légué au Victoria and Albert Museum en 1900, le rondel était considéré lors de son entrée dans les collections comme suisse et daté de 1680, comme indiqué sur le cartouche inférieur (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013 ; sur le legs, voir ibid., inv. 929-1900).
Comme le fit observer Paul Boesch, l’invention du Christ chassant les marchands du temple constitue une copie fidèle d’une invention de Matthäus Merian l’Ancien (1593-1650), qui circulait sous la forme de gravure à partir de 1625 (cf. Bible de Merian, Mc 11, 15-2).
Il est existe plusieurs branches et orthographes possibles du patronyme Blüwler : celle zurichoise, orthographiée Bleuler, celle zougoise, orthographiée Bleuler, Blüwler ou Blüler, et celle reçue bourgeoise de Soleure en 1566, mais d’origine zougoise, les Bleier, Bleüwer et Blüwer. Né le 5 août 1623 et mort le 11 septembre 1682, Oswald Blüwler ou Blüler est le fils de Thomas Blüler et de Veronika Rogenmoser, tous deux également de Zoug, où Oswald Blüler pratiquait le métier de meunier. Le 26 avril 1646, il épousa en premières noces Anna Maria Merz et le 6 février 1668 Anna Landtwing, en secondes noces : de ces unions naquirent au moins vingt enfants qui furent baptisés entre 1647 et 1679. Son premier fils, Joachim, né le 15 mars 1650, embrassa également le métier de meunier (Bergmann 2004b, p. 428).
Anna Maria Merz et Anna Landtwing sont moins biens documentées. Aussi, l’emplacement d’origine de ce vitrail n’a pas pu être établi.
Outre le panneau de Londres, il existe cependant deux autres vitraux où les trois noms apparaissent côte à côte en qualité de donateurs : le premier, daté de 1671, est un vitrail historié représentant saint François métarmophosant l’eau en vin (localisation inconnue), un rondel qui fait partie d’un cycle dédié à l’histoire de saint François d’Assise, dû au peintre-verrier zougois Michaël IV Mülller (v.1627-1682), dont le Victoria and Albert Museum possède deux vitraux sur les 19 que devait compter l’ensemble (VAM_2 et VAM_3 – cf. Bergmann 2004a, p. 129-145, 141) ; le second, daté de 1675 et attribué au peintre-verrier zougois Adam Zumbach (1651-1693), présente la même disposition ainsi que la même iconographie que le rondel de Londres (Zoug, collection privée – cf. Bergmann 2004b, cat. 207).
Contrairement aux vitraux dédiés à saint François, conçus probablement pour le cloître des franciscains de Zoug, les deux vitraux historiques représentant le Christ chassant les marchands du temple n’apparaissent pas dans le livre de raison du peintre-verrier zougois Michaël IV Mülller, aujourd’hui conservé au Museum Burg Zug (cf. Boesch 1956b, p. 60-68 ; Bergmann 2004a, p. 129-145).
Sur la base du monogramme, un quart de roue de moulin reproduit à deux reprises sur les sacs représentés dans l’angle inférieur droit du rondel de Londres, celui-ci a pu être attribué à Michaël IV Mülller, une attribution formulée puis confirmée par Fritz Wyss, Paul Boesch puis Uta Bergmann (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013 ; Boesch 1957, p. 59, no 9 ; Bergmann 2004, cat. 207).
Cité dans:
Boesch 1957, p. 59, cat. 9
Bergmann 2004a, p. 141
Bergmann 2004b, p. 428, fig. 207.1