L'ange Gabriel ailé et auréolé, à gauche, s'inclinant devant Marie, debout à droite, les mains jointes au dessous du visage, le corps légèrement penché en arrière. La scène se déroule à l'extérieur, dans une cour ou jardin avec un arbre et des buissons à droite, et une porte d'entrée d'un bâtiment entre les deux personnages. A gauche, derrière Gabriel, une autre entrée en arc en plein cintre est fermée par une grille.

Plis, déchirures, bord inférieur très abîmé

Ce travail préparatoire a été réalisé par Marcel Poncet en 1915 dans le cadre de sa première grande commande de vitraux pour l'église Saint-Paul de Grange-Canal à Genève. C'est à l'occasion de ce chantier emblématique pour le renouveau de l'art sacré en Suisse qu'il rencontre Alexandre Cingria et Maurice Denis, son futur beau-père, dont la présence semble avoir un impact certain sur le style des oeuvres du jeune Poncet. Les trois vitraux posés dans le bas-côté sud de l'église développent les thèmes de la vie de sainte Cécile, de Marie et de saint François d'Assise, selon un programme iconographique défini par l'abbé Francis Jaquet (NOVERRAZ, 2014, pp. 21-27 ; POIATTI, 2008, pp. 118-122, 238 ; POIATTI, 2001, p. 26 ; REYMOND, 1992, pp. 38-41, 97-98).
Il s'agit d'un projet pour le vitrail dédié à Marie, qui présente trois épisodes de sa vie, selon un ordre de lecture allant du haut vers le bas : la Vierge à l'enfant en gloire entourée d'anges ; l'Annonciation ; et la présentation de Jésus à Siméon au temple. Ce travail préparatoire a été réalisé pour la scène du centre du vitrail. Il s'agit probablement d'un premier projet pour la scène de l'Annonciation, très différente de celle qui sera réalisée sur le vitrail. La scène se déroule à l'extérieur et non à l'intérieur, le grand escalier séparant les deux personnages sur le vitrail n'existe pas, enfin, les postures des protagonistes sont différentes, plus complexes que sur le vitrail où ils sont simplement placés de profil l'un en face de l'autre. Poncet semble aller vers une simplification plus grande au fur et à mesure de ces projets, sans doute pour des raisons de lisibilité nécessaire pour un vitrail à trois scènes narratives de cette dimension.