Research
Ce carton en couleur est le modèle précis à l’échelle 1:1 de la partie figurée (octogone aux bords incurvés) du vitrail consacré au Baptême du Christ pour la quatrième fenêtre à droite de la chapelle du Sacré-Coeur de l’EMS les Fauvettes à Montagny-la-Ville. Toute la partie ornementale manque et fait l’objet d’un carton séparé, le KF_1058.
En septembre 2017, lors de travaux de rénovation et en raison d’un changement d’affectation de la chapelle, l’ensemble des vitraux est déposé et donné au Vitromusée Romont.
La consultation des archives de l’EMS nous a permis d’en savoir davantage sur l’histoire de cet édifice. A l’origine, c’est un manoir datant des années 1788, propriété de Charles de Castella (Lauper, 2012, p. 245). Dès 1903, il devient un orphelinat pour jeunes filles avec l’ouverture l’année suivante d’une école ménagère (Institut de Montagny-la-Ville, s. d.). L’orphelinat ferme en 1966 et l’établissement s’agrandit pour devenir une véritable école pour jeunes filles (Institut de Montagny-la-Ville, 1985). En 1984, un premier projet d’EMS est imaginé (Institut de Montagny-la-Ville, 1984), qui se concrétise en 1991. L’institut est alors renommé EMS des Fauvettes (”Etablissement Les Fauvettes”, s.d.).
Une première chapelle, devenue trop petite (Institut de Montagny-la-Ville, 1932) est remplacée en 1939 par une plus grande. Les travaux débutent en mars et se terminent en septembre (Institut de Montagny-la-Ville, 1942). Dix vitraux sont commandés à l’atelier A. Kirsch & Co qui mandate Henri Broillet pour en faire les projets. Aucune date ni signature ne figurent sur les cartons et les vitraux.
Pour ce cycle sur la vie du Christ, l’artiste crée des verrières mixtes à l’intérieur desquelles la scène figurée n’occupe qu’un tiers de l’espace. Contrairement à ce qu’il fait habituellement, il choisit des vues rapprochées pour chaque épisode de la vie du Christ et restreint les éléments au strict minimum. Cette mise en scène permet au spectateur d’avoir un rapport plus intime et plus direct avec l’événement illustré. Ce point de vue rapproché est rare dans la production de l’artiste. Nous ne savons pas si c’était un désir des commanditaires ou une proposition de Broillet.
Durant ces dernières années de 1930 et le début des années 1940, Broillet n’a pas une grande activité verrière. En 1935, il termine le projet pour le vitrail de la grande rose pour la façade occidentale de l’église Saint-Pierre à Fribourg. En 1937, il réalise six verrières de saints pour l’église Saint-Jacques de Nuvilly et au début des années quarante, il fait deux verrières ornementales pour le choeur de la petite église Saint-Gengon à Chandon (commune aujourd’hui de Léchelles). Ces verrières sont très intéressantes. Elles reprennent avec précision les motifs ornementaux des fenêtres de l’EMS des Fauvettes, en complétant la partie manquante (due à la présence de l’octogone au centre) et en adaptant le dessin à la taille plus grande de ces fenêtres.
Dating
1939
Date of Receipt
23.12.1991
Donor / Vendor
Owner
Previous Owner