Vitrail rectangulaire représentant dans un cadre architectural, sur un fond damassé bleu et un sol carrelé, un blason aux armes de Glaris sur lequel repose un écu aux armes du Saint-Empire surmonté d’une couronne. De part et d’autre, deux griffons héraldiques prennent appui sur le blason et tiennent deux étendards aux armes de Glaris avec saint Fridolin. Dans les écoinçons formé par le cadre architectural en arc, deux personnages se battent en duel avec une lance et une hallebarde.

Quelques plombs de casse d'épaisseur variable résultant d'au moins deux restaurations, un complément dans la bordure supérieure, avers légèrement corrodé, grisaille en partie abrasée, mise en plomb moderne.

Ce vitrail fait partie du cycle de dix vitraux, offert à l’occasion de la rénovation de la salle de la Diète de l’hôtel de ville de Baden vers 1500. Le panneau glaronnais devait se trouver en huitième position, dans la fenêtre ouest de la salle (Schneider, 1954, p. 41).

Les dix panneaux ont été commandés au peintre verrier zurichois renommé Lukas Zeiner (vers 1454-avant 1513). Les factures de 1500 du trésorier de Soleure indiquent que les autorités locales ont payés 8 livres 10 shillings pour le vitrail de Baden (Schneider, 1954, p. 41). Ces dix vitraux montrent les armoiries d’état des anciennes villes confédérées surmontées d’un écu impérial couronné et flanquées de deux gardiens tenant les bannières locales, sur un fond damassé coloré, dans un cadre architectural en arc. Avec cette composition, Zeiner crée un modèle de vitraux héraldiques qui a perduré durant plusieurs siècles.

Vers 1812, l’ensemble a été vendu par le conseil municipal de Baden au syndic de Zurich Hans Conrad Escher vom Luchs (1743-1814). Il a ensuite été cédé à Niklaus Friedrich von Mülinen (1760-1833), homme d’état et historien bernois qui l’a installé dans sa résidence d’été de la Chartreuse à Hilterfingen. Après la vente de la demeure en 1831 à Rudolf Emil Adolf de Rougemont (1805-1844), le cycle est resté quelques temps à la Chartreuse avant que sa veuve, Adèle von Bonstetten (1814-1869) remariée à Albert von Parpart (1813-1869) ne le fasse transférer en 1863 dans leur nouvelle résidence au château de Hünegg à Hilterfingen. Peu après l’installation, le couple a vendu les panneaux de Zurich, Zoug, Soleure et Glaris, ce dernier probablement directement au collectionneur et mécène genevois Gustave Revilliod pour le Musée Ariana de Genève (Hasler, 2023, p. 35-43). Les autres vitraux ont été dispersés entre le Musée national suisse qui en possède plusieurs, le Musée historique de Bâle et des collections privées. Vers 1911-1912, des copies du cycle ont été réalisées et placées dans l'hôtel de ville de Baden.

La représentation des deux personnages qui se battent en duel dans la partie supérieure apparaît de manière similaire sur un vitrail héraldique de Kaspar Effinger von Wildegg, provenant de l’église de Holderbank et datant de 1492 au château de Wildegg. Celui-ci peut par conséquent également être attribué au peintre verrier zurichois Lukas Zeiner (Lehmann, 1926, p. 67, ill. 13).

Cité dans :

• Sidler, 1905, p. 103, n° 72.

• Lehmann, 1913, p. 209.

• Lehmann, 1925, p. 99.

• Lehmann, 1926, p. 20, 40-42, ill. 24.

• Deonna, 1938, p. 171 et suivantes, n° 67.

• Gysin, 1948, n° 1, p. 8-10.

• Zurich 1351-1951, 1951, p. 20 et suivantes.

• Schneider, 1954, p. 39-41, ill. 8.

• Boesch, 1955, p. 70-72.

• Hoegger, 1976, p. 225-229, n° 7, ill. 226.

• Witzleben, 1977, p. 105, ill. 101.

• Lapaire, 1980, p. 31, ill. 16.

• Schneider, 1988, p. 14-16.

• Gamboni & al., 1991, p. 131-136, ill. 12.

• Tavel von, 1992, p. 88, ill. 102g.

• Butts & Hendrix, 2000, p. 46-48.

• Hasler, 2002, p. 13, ill. 7g.

• Mensger, 2012, p. 485f.

• Hasler, 2023a, p. 43, n° 8.

• Hasler, 2023b, p. 10.